CHEIKH OU LE DISCOURS SUR LA MÉTHODE


CHEIKH ANT A DIOP ET LA PROBLEMATIQUE DE LA CONCEPTION ESTHETICO-SCIENTIFIQUE DANS LA CREA TION ARCHITECTURALE

 

CHEIKH OU LE DISCOURS SUR LA MÉTHODE

 

CHEIKH avait une IDÉE, il était une IDÉE... Il avait une MÉTHODE, il était un CONCEPT.Et, nous Scientifiques, et Plasticiens africains sommes à la recherche «d'une méthode d'approche typiquement nègre» de notre discipline. La problématique, globale et constante qui se dégage de notre questionnement semble être:

 

POUR NOS BATISSEURS

La question de la définition des formes, pour échapper au destin de la copie certifiée conforme. La question de la définition des«biotopes», pour organiser notre mode d'occupation de l'espace et du temps.La question primordiale du choix ;de nos canons architecturaux.

POUR NOS PLASTICIENS SEMIOLOGUES :

La question de la conversion du réservoir de nos signes traditionnels dans les catégories des représentations idéelles et du design moderne.

POUR NOS MATHÉMATICIENS ;

La question de l'élaboration d'un corps authentique de sciences exactes et de leur instrumentation propre. Avec la sagesse qu'on lui connaît, CHEIKH nous a indiqué, que l'unique voie du succès menant à la découverte d’« un soi scientifique », qui passe irrémédiablement par la référence systématique à l'Égypte des Faris qui a produit le premier architecte de l'Histoire en la personne d'IMHOTEP.
Quand par ailleurs, l'on sait l’impact de la référence gréco-latine dans l'approche de Le Corbusier (« LE MODULOR » ), cette invitation prend le caractère d'un mot d'ordre. Sachant que Le Corbusier a développé son système du « modulateur » en appliquant les systèmes de Fibonacci et la section d'or, aux dimensions de la figure humaine aux bras levés, et à l' Architecture ; il est plus que réconfortant de savoir que les architectes égyptiens employaient (des séries numériques 1, 2, 4, 5 ; 8, 13, 2, que Fibonacci s'avant italien découvrira au Xllle siècle (découvertes de l'Égyptologue MOSSEL en 1926). Il en est de même de la parfaite maîtrise de la section d'or par les architectes nègres-égyptiens, 3000 ans avant J.C.

Pour CHEIKH, les habitations du style DJENNE ont pour prototype les ouvrages de la vallée du Nil. En notant cette coïncidence,

 

il conclut :
« On peut dire que l'Architecture Africaine Traditionnelle a sauvegardé ce qui, dans l'art de bâtir et d'orner les édifices, reste spécifiquement égyptien. »
Avec la modestie qui le caractérise, CHEIKH nous a révélé les méthodes et démarches permettant de procéder aux recherches dans le domaine d'une esthétique expérimentale, consistant à soumettre à l'analyse harmonique l'ensemble de la statuaire et de la gestuaire nègre au canon plastique égypto-nubien, et partant à « la divine proportion ».
Joignant l'acte à la parole, CHEIKH en homme d'action a aussi posé des actes; et pour ne citer que quelques-uns :
- Il a traduit la « Théorie de la Relativité d'Einstein )) ouvrage on ne peut plus complexe en Walaf, sa langue maternelle.
- Il a créé avec des moyens simples son propre laboratoire de datation au carbone 14.
- II a révélé, par ses innombrables publications, les mystères cachés de la civilisation nègre pharaonique dans les domaines aussi variés de la Mathématique, que sont: l' Arithmétique, la Géométrie, la Mécanique, l' Architecture et les Arts.
Par ailleurs, dans sa quête pour la transmission de la vérité historico-scientifique, empruntant les chemins de la maïeutique, CHEIKH a situé les véritables enjeux de notre devenir collectif, à savoir :
- faire assumer aux générations de relève, la renaissance d'une attitude dite technologique par rapport à la science et la technique.

En somme, le NÈGRE DE DEMAIN aura par essence, et la raison pour lui, et l'émotion en supplément.
En nous rendant cette fierté d'être Noir, CHEIKH ANTA DIOP, s'est transmué en UNE IDÉE et en UNE ATTITUDE.

UNE IDÉE qui, pénétrant nos esprits, deviendra une FORCE MATÉRIELLE.

UNE ATTITUDE qui, affranchissant nos masses, deviendra PRODUCTRICE D'HISTOIRE.

ASA PEHN Architecte

-Plan et dessin simplifié d'un temple égyptien: à quelques détails près, le plan du temple égyptien est resté immuable: Karnak. Louqsor. Edfou... les temples nubiens. etc. (Photo Hachette).
Devant les deux pylônes on remarquera la perfection de la symétrie: deux colosses assis. deux oriflammes et un obélisque devant chaque pylône. et rallée des sphinx débouche sur la porte principale. suivant l'axe du monument. Ici apparaît tout ce que l'architecture malienne précoloniale doit à ce style religieux dont le motif principal est le pylône; se reporter à l'image de la mosquée de Djenné. Il ne doit pas s.agir d'une imitation tardive, car on eOt adopté le style arabe.

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